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Le symbole de la multiplication.

Pendant longtemps, on a exprimé par des mots l'intention de multiplier deux nombres.
Puis sont apparues des abréviations comme la lettre M utilisée en 1634 par le flamand Simon Stevin (Bruges 1548 - La Haye 1620) notamment dans un ouvrage de 1585, écrit en français et intitulé "La disme".
François Viète (1540-1603) quant à lui utilisait la notation A in B pour désigner A×B. ( Les données connues sont représentées par des consonnes, les inconnues par des voyelles).

Le symbole × fut introduit plus tardivement, en 1631, par le mathématicien anglais W. Oughtred (1574-1660) dans Clavis Mathematicae (clés des Mathématiques), composés vers 1628 et publié à Londres en 1631.
Ce nouveau symbole se généralisa assez difficilement au début, il faut dire qu'évidemment les moyens de communications étaient sommaires.
W. Oughtred fut par ailleurs le premier à utiliser des abréviations pour les fonctions trigonométriques et on lui prête l'invention des échelles logarithmiques.

Quant au point, il n'apparait qu'en 1698 dans un ouvrage de l'allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (Leipzig, 1er juillet 1646 - Hanovre, 1716).
Cependant il apparaît aussi chez Thomas Harriot (1560-1621) dans Analyticae Praxis ad Aequationes Algebraicas Resolvendas, (publié après sa mort en 1631) , et chez Thomas Gibson en 1655 in Syntaxis mathematica. Les spécialistes mettent toutefois en doute leur utilisation en tant que symbole opératoire. [Cajo]

Autre exemple
Blaise Pascal (Clermont-Ferrand, 1623 - Paris, 1662) dans "DE NUMERIS MULTIPLICIBUS" (traité sur les caractères de divisibilité des nombres) écrit :

"Si vero constet duobus characteribus NM :
Dico quoque, prout M, +N in B multiples A, et ipsum numerum NM ejusdem multiplicem esse."

soit

"Soit maintenant un nombre de deux chiffres représenté par NM ; je dis que, pour qu'il soit divisible par A, il faut et il suffit que la somme M + N×10 le soit").

Ce qui est bien sur vrai en base 10.


 

Bibliographie :

Louis Lafuma (Réédition des oeuvres complètes de Pascal) - Seuil
[Audi] : J.L.AUDIRAC, Vie et œuvre des grands mathématiciens, Magnard, Paris, 1990.
[Esco] : Jean-Pierre ESCOFIER, Théorie de Gallois, Masson, Paris, 1997.
[Cajo] : Florian CAJORI, History of mathematicals notations, Thèse de réf. 01-1 CAT.74.